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Fédération des Associations Familiales Catholiques du Val de Marne (et du 93)
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6 février 2023

PROJET DE LOI SUR LA FIN DE VIE

Fin de vie bisDès le mois d'octobre nous avons interpellé nos parlementaires sur le projet de réformer la législation sur la fin de vie :

Mesdames et Messieurs les Députés du Val de Marne,

Madame et Messieurs les Sénateurs du Val de Marne,

Les annonces par le Président de la République d’une loi sur la fin de vie, puis d’une convention citoyenne devant aborder ce sujet, et enfin la publication de l’avis controversé n°139 par le versatile Comité Consultatif National d’Éthique (CCNE) sont des signaux convergents qui inquiètent nos familles : la majorité présidentielle toute relative souhaite ouvrir la porte à l’aide active à mourir, que ce soit sous la forme de l’euthanasie ou du suicide assisté. Nous souhaitons donc vous interpeller pour sonder vos éventuelles intentions et tenter d’évoquer brièvement avec vous quelques raisons qui nous font craindre que le législateur ouvre la porte à d’innombrables dérives.

L’interdit de l’homicide est un principe essentiel qui fonde notre civilisation. Bien plus que de protéger des biens, l’état et la loi doivent se soucier de protéger effectivement des personnes, et en premier lieu, leur vie.

Nous sommes bien conscients des problèmes de la fin de vie en France. Nous nous réjouissons de constater que l’acharnement thérapeutique ou l’obstination déraisonnable ont effectivement reculé, sans doute même disparu ou presque. Il est cependant regrettable de voir que les soins palliatifs dont le législateur a décidé en 2002, 2005 et 2016 qu’ils devaient être accessibles à tous, ne le sont toujours pas. Trop de personnes meurent aujourd’hui sans un accompagnement adéquat. Nous souscrivons entièrement aux recommandations du titre A points 1 à 14 inclus dans l’avis n°139 du CCNE qui abordent le problème des soins palliatifs. Par contre, nous sommes en complet désaccord avec les autres recommandations incluses dans cet avis, comme nous l’expliquerons plus bas.

Fin de vieBien sûr, notre système de santé, déjà fragile auparavant, peine à se relever d’une crise sanitaire. Les efforts à consentir pour développer des soins palliatifs de qualité accessibles à tous et partout sont importants. Est-ce une raison pour abandonner toute solidarité intergénérationnelle et refuser aux personnes en fin de vie la possibilité d’apaiser leur départ ? Autant effacer directement le mot « fraternité » de notre devise et des frontons de nos édifices publics. Et si seulement les plus nantis peuvent accéder à ces soins, il faudra aussi songer à biffer le mot « égalité ».

Accompagner la mortNul doute que vous voteriez au sein d’un large consensus tous les articles et amendements en faveur du développement des soins palliatifs. Vous ou vos prédécesseurs l’avez fait par trois fois, sans grande effectivité. Il nous semble plus judicieux de contraindre le pouvoir exécutif à appliquer les lois déjà votées et restées sans effets. Tant que le déploiement de ces soins ne sera pas réel, il est impossible d’évaluer la pertinence des choix passés. Nous pensons en outre, que le soutien aux familles accompagnant les personnes en fin de vie doit être amélioré.

 

Si vous autorisez dans une prochaine loi le suicide assisté et l’euthanasie, vous offrirez à l’état en détresse financière et à une médecine de technocrates qui se déshumanise déjà trop, le choix entre soulager, mais c’est coûteux, et hâter la fin de vie du patient, qu’il le veuille ou non. Il s’en suivra inéluctablement une perte de confiance des patients envers leurs soignants : cette blouse blanche vient-elle pour soigner et soulager, ou pour achever la personne en fin de vie comme un animal blessé ? Les soignants tant éprouvés, ont-ils besoin d’endurer ce soupçon si contraire à l’éthique de leur engagement ?

EuthanasieNous n’avons en outre aucune confiance dans l’érection de barrières méthodologiques ou législatives pour encadrer une aide active à mourir. Elles sont juste censées rassurer ceux qui auraient des scrupules à approuver une telle transgression. Ces barrières tomberaient vite, comme celles érigées en 1975 lors de la dépénalisation de l’avortement que des législateurs voudraient maintenant constitutionnaliser. Nous observons les dérives belges en la matière.

 

Nous souhaitons aussi vous mettre en garde, comme tous nos concitoyens, sur les discours compassionnels qui risquent fort de tenter de légitimer une mort sur ordonnance que nos détracteurs présenteraient comme miséricordieuse si ce terme, dans ce contexte, n’était pas connoté. C’est ainsi que leurs discours abusent des sentiments et des émotions pour oblitérer ce qui relève de la raison et du jugement. L’homme est intrinsèquement digne, indépendamment de son état de santé.

 

Famille en motsLa famille est et reste le premier lieu de solidarité effective tout au long de la vie. La crise sanitaire en a, s’il en était besoin, une nouvelle fois donné la preuve. Même en face d’une société où l’individualisme prend le pas sur le lien social, nous affirmons, comme les évêques de France, l’urgence d’une aide active à vivre plutôt qu’à mourir. Nous ne voulons pas d’une société où l’homme est perçu exclusivement comme un producteur-consommateur, devenu inutile dès lors qu’il n’est ni productif ni solvable.

Nous participerons à tous débats, à toute concertation où nous serons invités, afin de porter cette parole.

Nous serions heureux de vous entendre vous exprimer personnellement et publiquement sur ce sujet, en dehors de toute logique partisane. Les mandats parlementaires ne sont pas impératifs et chaque élu vote en son âme et conscience.

Nous sollicitons un rendez-vous auprès de vous afin d’échanger et de vous présenter nos positions et nos propositions en la matière.

Soyez assuré de notre dévouement au service de la famille en France. Respectueusement.

La vie vaut la peine

Nous n'avons, hélas, eu aucune réponse.

Notre conseiller politique a alors entrepris d'essayer de les contacter pour obtenir des rendez-vous.

A l'heure actuelle, à ce jour, trois seulement ont accepté de nous rencontrer : Guillaume Gouffier-Valente, Matthieu Lefèvre et Frédéric Descrozailles.

Dans un prochain article nous vous partagerons les résumés de ces entretiens.

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